Conférence donnée par le docteur Alain ZARA, dermatologue, lors du 4ème Congrès Mondial des Recherches et Solutions contre la Chute des Cheveux.
Pour bien comprendre les mécanismes entrant en jeu dans la chute des cheveux, il faut connaître ce qu’est le cycle pilaire (le cycle de vie d’un cheveu).
Chaque être humain a un capital de 20 à 25 cycles. Chaque cycle se déroule en trois phases de durée inégale :
- La phase anagène : phase de croissance du cheveu, elle dure entre 2 à 5 ans selon les individus
- La phase catagène : phase de repos d’une durée de 3 semaines
- La phase télogène : mort et expulsion du cheveu (phase d’une durée de 2 à 3 mois)
Les différentes chutes de cheveux
Il faut distinguer deux types de chutes de cheveux :
- la chute abondante et inhabituelle des cheveux (effluvium télogène)
- l’alopécie androgénique, qui est caractérisée par la diminution du nombre de cheveux. Petit à petit, le cuir chevelu s’éclaircit. On peut avoir une alopécie diffuse ou une alopécie en plaque (pelade).
La chute des cheveux aiguë
Lorsque qu’il y a une modification physiologique importante au niveau du corps, cela peut avoir un impact sur la racine du cheveu entraînant une chute de ce cheveu.
Elle apparaît 2 à 3 mois après :
- un accouchement
- une intervention chirurgicale
- une maladie aiguë
- une perte rapide de poids
- un stress important
- La repousse est généralement spontanée en 4 à 6 mois. Au delà, la chute peut être pathologique, il faut alors la traiter.
La chute des cheveux chronique
On parle de chute de cheveux chronique lorsqu’elle évolue depuis plus de 6 mois. Il faut rechercher les causes pathologiques à cette chute de cheveux :
- anémie (manque de globules rouges)
- hyposidérémie (diminution du fer)
- hypothyroïdie
Elle peut être aussi le début d’une alopécie diffuse ou d’une alopécie andro-génétique.
La chute de cheveux androgénétique
C’est une modification physiologique de la chevelure. Il s’agit d’une chute évolutive vers une calvitie.
Les cycles pilaires se raccourcissent progressivement, épuisant notre capital « cycles pilaires » plus rapidement. Les androgènes rentrent en jeu dans ce type de chute de cheveux. En général, les taux d’androgènes chez la femme et chez l’homme sont normaux. Un bilan hormonal n’est donc pas nécessaire. On a bien souvent un trouble de la réceptivité au niveau des follicules pileux. L’hormone 5-alpha-réductase va transformer la testostérone en dihydrotestostérone (DHT) qui va détruire les racines des follicules pileux.
Il existe une classification des stades d’alopécie. Chez l’homme, c’est l’échelle d’Hamilton. Chez la femme, elle se nomme échelle de Ludwig.
La femme garde toujours un liseré de cheveux sur la bordure frontale. Elle va perdre ses cheveux sur le dessus du crâne. Chez l’homme, la ligne frontale va reculer.